lundi 13 janvier 2014

Rennes - Un nouveau directeur pour la prison des femmes

Yves Bidet succède au retraité Michel Beuzon, à la tête d'un centre pénitentiaire qui fête ses 150 ans. Et qui enferme actuellement, à Rennes, 227 détenues, dont 60 % travaillent ou suivent des études.


Yves Bidet : « Le centre pénitentiaire a un siècle et demi d'existence, des travaux sont nécessaires. »

Entretien

Yves Bidet,

nouveau directeur à Rennes de la seule véritable prison des femmes de France, avec un personnel de 167 fonctionnaires, dont 146 surveillants. En provenance de la direction interrégionale, il secondait Yves Lechevallier.

Vous avez connu des postes plus difficiles ?

Oui, notamment à Rouen, dans une vieille prison surpeuplée, avec des incidents très lourds, une vague de suicides et même un meurtre. Rien à voir avec la prison des femmes. Ici, bien sûr, on trouve aussi de la misère et de la souffrance, mais cela ne se traduit que rarement en violences physiques. Et il n'y a pas de surpopulation. J'ajoute que c'est une chance d'être au coeur de la ville, tout près de la gare, sans que cela ne pose de problème pour les riverains.

Votre prédécesseur a marqué son époque ?

Michel Beuzon a notamment su développer les unités de vie familiale, qui permettent à des détenues de recevoir leurs proches. Le projet avait été initié par la directrice précédente, Sylvie Manaud-Benazeraf. Mon prédécesseur a apporté beaucoup d'améliorations, dont les nouveaux parloirs. Et surtout, il était très à l'écoute, et le personnel lui en est reconnaissant.

Y a-t-il un projet qui n'a pu voir le jour ?

Oui, celui de créer de nouveaux ateliers de travail, de plain-pied, avec un accès par la rue de Ginguené pour les camions de livraisons. Nous n'avons pas obtenu le budget nécessaire. Si cela se réalise un jour, pas avant 2017, cela nous fera gagner de la place pour agrandir des cellules. Certaines ne font que sept mètres carrés.

Il n'y a pas assez de travail pour les détenues ?

Malheureusement, non. 40 femmes travaillent à l'atelier de confection, 32 au service général (entretien et cuisines), une dizaine au centre d'appel, une demi-douzaine à l'atelier de façonnage. 54 détenues au total sont inscrites sur la liste d'attente d'un poste. Cela dit, si l'on compte les 12 étudiantes en bureautique et toutes celles qui suivent des cours, on parvient à un taux d'occupation de 61 % au centre de détention. Un résultat remarquable, comparé aux 24 % de moyenne nationale.

Où en est la maison d'accueil des familles ?

Les travaux s'achèvent et l'association Brin de soleil, dont les bénévoles accueillent les familles de détenues, en prendra possession dans quelques jours, fin janvier. Quant à la nurserie de la prison, elle est occupée par cinq mamans avec leur bébé. Le dernier est né cette semaine.

Quel est votre projet le plus urgent ?

Essentiellement, trouver des financements pour maintenir le bâti en l'état, et entamer la restauration des parties les plus vétustes. Dans la chapelle notamment, il nous faut engager dès cette année des travaux d'étanchéisation de la toiture.
Ouest-france

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