Le célèbre militant de la lutte contre la récidive, Pierre Botton, a annoncé mardi à metronews que son projet innovant de formation professionnelle en prison allait "tomber à l'eau". La raison ? "La résistance", selon lui, de la puissante administration pénitentiaire.
C'est peu dire que Pierre Botton ne décolère pas contre sa grande ennemie, la puissante administration pénitentiaire. Au téléphone, cet ancien détenu reconverti dans la lutte contre la récidive ne mâche pas ses mots. "L'administration pénitentiaire se fout de notre gueule", nous lâche-t-il. La raison de sa colère : son grand projet innovant de créer un "parcours expérimental de réinsertion" au cœur de la prison de Fleury-Merogis (Essonne), va tomber à l'eau. Un programme dans un cadre isolé de la prison, où jeunes détenus seraient payés au Smic en travaillant pour de grandes entreprises afin de préparer leur réinsertion par la formation professionnelle. Et donc de ne pas "rechuter" à leur sortie.
Programmé pour mars 2014 dans le plus grand centre pénitencier d'Europe (7000 détenus chaque année), le projet faisait figure de grand test. Tout était prêt : le local de 450 m2 a été alloué à son association, "les Prisons du Coeur", début janvier. Derrière lui, l'homme pouvait se targuer d'avoir le soutien du cabinet de François Hollande (qui l'a personnellement félicité de son travail dans un courrier daté de décembre) et le financement de partenaires comme la Fondation Orange, Schneider Electric ou M6. "On a investi 800.000 euros !" assène le trublion de la justice.
"Donner un travail valorisant aux détenus"
Sauf que, nous explique Pierre Botton, l'administration pénitentiaire vient de lui faire part de sa décision de l'expulser de ses locaux dans 18 mois, pour cause de travaux dans la prison. Ce qui repousse le projet dans quatre ans. "C'est incompréhensible", martèle cet ancien détenu, "grande gueule" autoproclamée. "L’administration pénitentiaire ne nous a rien dit pendant tout ce temps et au dernier moment, nous met des bâtons dans les roues". Pourquoi ? "Notre projet innovant aurait démontré son échec depuis 30 ans, à savoir donner un travail valorisant aux détenus", fait-il valoir.
S'il dit vouloir "tout arrêter", nul doute que Pierre Botton, infatigable trublion du système pénitentiaire, n'a pas dit son dernier mot. Contacté par metronews, le cabinet de Christiane Taubira n'a pour l'instant pas donné suite à nos sollicitations sur ce dossier.
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