Pour communiquer ou lancer des objets aux détenus de la prison, certains de leurs proches n’hésitent pas à déranger des riverains, excédés, jusque dans leur immeuble.
Viviane préfère désormais garder les volets de sa cuisine fermés. « Ils ne veulent pas que nous entravions leur moyen de communication, alors ils se vengent et jettent des pierres », expliquent les riverains.
Alcool, téléphones, substances illicites… Ce n'est plus un secret pour personne : chaque jour, depuis l'ancien parking du conseil général ou les immeubles alentour, des petits paquets sont illégalement jetés dans la cour de la prison par les proches de détenus. Et depuis deux ans, le phénomène se renforce. « Ça envoie de tous les côtés. Ceux qui font ça sont très mobiles : ils montent sur les toits, puis redescendent, agissent le jour, la nuit… Le problème est réel, dans tout le pays », explique le directeur de la maison d'arrêt, Yvon Liaigre. Ce jour-là, d'ailleurs, trois téléphones posés sur son bureau viennent d'être saisis en tant que « projections ».
Coups sur les capots des
voitures, carreaux cassés…
voitures, carreaux cassés…
Et ce n'est pas Viviane, qui habite un peu plus haut dans les étages, qui nuancera le propos. « Je les chasse la nuit, quand ils viennent crier depuis les fenêtres de mon étage pour communiquer avec les détenus. Et il faut voir ce que j'entends comme insultes ! Début décembre, un projectile lancé, je pense depuis la prison, a cassé la vitre extérieure du double vitrage de ma cuisine. Depuis, je garde certains de mes volets fermés. Je me plaisais ici, mais là, je n'ai qu'une hâte : partir ! »
Pour essayer de faire changer les choses, des habitants ont écrit à qui de droit. En vain. « Ces initiatives n'ont pas eu de réponse, si ce n'est l'entretien d'un doute sur l'exactitude des faits », lance Roger, en colère.
« Tout le monde
est au courant ! »
est au courant ! »
Construire une bulle autour du bâtiment ? Impossible. La police ne peut pas se permettre de faire des planques, faute d'effectifs. On ne peut finalement pas y faire grand-chose, on n'a pas les moyens pour ! »
De leur côté, Roger, Viviane et d'autres continuent de chercher des solutions. Mais croisent encore, malgré la sécurisation de leur immeuble, des intrus dans leur cage d'escaliers.
(*) Les prénoms ont été changés.
Source: Le Populaire
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