samedi 26 novembre 2016

La Roche-sur-yon - Projet de prison : « Un bâtiment ça ne fait pas tout »

Pendant que le dossier remonte au ministère, les hostilités sont lancées contre la candidature fontenaisienne. Le Front de gauche pointe les besoins en personnel.

La Roche-sur-Yon officialise sa candidature pour un nouveau centre pénitentiaire. Selon le maire Luc Bouard, l'enseignement supérieur privé est intéressé par les bâtiments actuels, boulevard d'Angleterre.

Pourquoi La Roche-sur-Yon officialise-t-elle sa candidature ?

Validée mardi en conseil municipal, la candidature « pour la construction d'une Maison d'arrêt de 300 places » (1) confirme le positionnement sur la ligne de départ.



Le maire, Luc Bouard (LR), rappelle que « sa réalisation n'entre pas dans les priorités 2017 du gouvernement ». Il faut battre le fer quand il est chaud... Pour Luc Bouard, il s'agit aussi de profiter d'une dynamique : « Les avocats du barreau yonnais ont déposé une motion en ce sens. C'est logique puisque tout est jugé aux tribunaux de La Roche et des Sables. »

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Le travail de sape contre la candidature fontenaisienne a démarré : « On ne va pas donner une prison en consolation d'un projet autoroutier qui n'a pas pu se faire. » Une allusion à l'A831, enterrée par François Hollande en juillet 2015.

Quel est le projet envisagé ?

Luc Bouard rappelle qu'en 2010 une annonce en faveur d'un nouveau centre pénitentiaire avait permis de mobiliser du foncier. « Nous travaillons avec le préfet pour un projet sur un terrain de 16 ha à la Boutinière, route des Sables », rappelle Luc Bouard. Il précise : « On a environ dix hectares constructibles. C'est bien ainsi, car le but n'est pas de construire un bâtiment immense. Il faut au contraire prévoir des espaces verts à l'entour pour éviter des projections d'objets, de drogue, voire d'arme, comme ça peut être le cas actuellement boulevard d'Angleterre. »

Quels sont les atouts de La Roche-sur-Yon ?

Luc Bouard se fait un plaisir de les rappeler : les accès routiers, les transports en commun existants, des équipements comme le Centre hospitalier départemental, le Centre hospitalier spécialisé... Le fait d'avoir déjà identifié un terrain donne une longueur d'avance. Élu de l'opposition, Pierre Regnault (PS) ne résiste pas : « Vous avez raison de retenir ce site que j'avais moi-même choisi en 2010 lorsque le Garde des Sceaux de l'époque nous demandait de faire des propositions. Si vous n'aviez pas ce terrain, la candidature ne serait pas possible. » Soupirs dans les rangs de la majorité qui n'apprécie pas que l'opposition lui rappelle - et il est vrai qu'elle s'en prive rarement - le rôle qu'elle a pu jouer dans un dossier.

Que deviendrait l'actuelle maison d'arrêt ?

Les bâtiments appartiennent à l'État. « On sait que l'enseignement supérieur privé est intéressé. Le fait que nous puissions donner une nouvelle destination donne d'ailleurs du poids à notre dossier », assure Luc Bouard.

Le projet fait-il vraiment l'unanimité ?

Sur le principe d'une nouvelle construction, oui. Anita Charrieau (Front de gauche) soulève : « Un bâtiment, ça ne fait pas tout. Si cette future maison d'arrêt n'a pas de personnel pour développer un véritable contenu éducatif, on aura amélioré le logement et l'hygiène sans résoudre les problèmes d'insertion à la sortie. »

Luc Bouard veut rassurer : « L'étendue du terrain permet d'envisager des espaces de travail. Le projet est bien de ne pas se limiter à un lieu de détention. »

Alors que le débat d'orientation budgétaire vient tout juste d'orienter les choix vers un gel des embauches, Anita Charrieau s'amuse : « Désolée... Mais il faudra embaucher des fonctionnaires... »

(1) La préfecture évoque de son côté un projet « d'une capacité de 250 places en Vendée ». La Ville précise : « Nous avons choisi de candidater pour la tranche 250-300 places, mais nous préférons communiquer sur la tranche haute plutôt que sur la tranche basse. »

Ouest-france

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