samedi 26 novembre 2016

Le détenu braqueur qui réclamait sa Rolex à l’administration pénitentiaire

Roland Patrus, 70 ans, a un casier judiciaire plus que chargé. Braqueur multirécidiviste, condamné pour meurtre aux assises, il poursuit l’administration pénitentiaire pour des vols de… Rolex et de cravates Hermès ! 

Le détenu, actuellement au centre de détention de Bapaume, réclame une... Rolex à l’administration pénitentiaire. PHOTOS PASCAL BONNIERE «
LA VOIX
»

Mais c’est bien lui qui comparaissait, jeudi, devant le tribunal correctionnel d’Arras, pour faux et usage de faux dans cette affaire.



Roland Patrus, âgé de 70 ans, a un lourd passé judiciaire : assassinat, braquages avec armes, vol avec violence ayant entraîné la mort… Il a été condamné au total à plus de cinquante ans de prison.

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 «  Vous avez eu assez peu de temps libre dans votre vie. Vous êtes un délinquant chevronné  », estime la présidente du tribunal Hibon. «  Oui malheureusement  », répond-il à la barre, encadré par un important dispositif de forces de l’ordre.

Une montre Rolex à 28 463,37 €

L’affaire pour laquelle ce détenu braqueur était de retour dans une salle d’audience a de quoi surprendre. Roland Patrus estime qu’au fil de ces changements de prison pour purger ses peines (il est aujourd’hui au centre de détention de Bapaume), l’administration pénitentiaire lui a dérobé ses affaires.

Et le bandit aime le luxe. Des cravates Hermès pour 1 200 € et une Rolex estimée à 28 463,37 €.

L’administration a reconnu la perte des cravates et les lui a remboursées. Mais pas la Rolex. L’affaire sera d’ailleurs plaidée le 1er décembre au tribunal administratif de Lille.

« À partir du moment où vous êtes un détenu, vous êtes un menteur. Je suis forcément coupable de tout. »

La justice a des gros doutes sur la montre de luxe (chère à Jacques Séguela) et Roland Patrus était notamment poursuivi pour altération frauduleuse de la vérité dans un écrit.

«  Les faux sont clairs  », selon le parquet qui a requis sept mois de prison ferme.

«  À partir du moment où vous êtes un détenu, vous êtes un menteur. Je suis forcément coupable de tout. Cette montre, j’y tenais. C’était un cadeau de ma femme.  »

Petit problème, cette dernière ne peut apporter son témoignage. Madame Patrus est décédée en 2008.

«  Ce procès, c’est un boulevard pour moi, plaide, de façon assez hautaine, Me Benoît David, l’avocat parisien du braqueur à la recherche de sa Rolex. Pourquoi aucune enquête graphologique n’a-t-elle été effectuée ? Vous n’avez aucune certitude dans ce dossier.  »

Le tribunal a demandé un complément d’information auprès du commissariat d’Amiens. Le but : tenter de retrouver la fiche originale, lors de son entrée carcérale, qui s’est égarée.

«  Je remercie le tribunal de son attention  », a conclu Roland Patrus dans une audience plus que surprenante.

La Voix du Nord

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