dimanche 6 novembre 2016

Prison de Luynes : "il est temps d'améliorer la sécurité"

Alors que trois détenus ont été blessés par arme blanche lundi, retour sur la situation dans la prison d'Aix. Un syndicat dénonce et la direction réagit.

Faits divers - Justice - Prison de Luynes : il est temps d'améliorer la sécurité

Où faudra-t-il en arriver pour que l'on réagisse enfin ? !", s'inquiète un représentant syndical du personnel de la prison d'Aix-Luynes.



Lundi, vers 17h30 lors de la remontée de la promenade, une altercation a éclaté entre plusieurs détenus du centre pénitentiaire, au cours de laquelle trois d'entre eux ont été blessés, vraisemblablement par arme blanche, selon le parquet d'Aix.

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Touchés au dos, au cou et à la cuisse, les blessés ont été pris en charge par les secours et, pour deux d'entre eux, hospitalisés. Aucun pronostic vital n'a été engagé toutefois. "Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances. Le commissariat d'Aix est saisi", ajoute le parquet. L'agression se serait déroulée dans l'escalier, au moment de regagner les cellules. "Ce n'est pas la première fois que de tels faits arrivent !", tonne le secrétaire local du SPS, syndicat pénitentiaire des surveillants. Samedi 15 octobre, un détenu de 26 ans qui purgeait une peine a reçu trois coups de couteau. Pris en charge par les pompiers, il a été hospitalisé (son pronostic vital n'était pas en jeu). Les policiers de la Sûreté urbaine d'Aix sont là aussi chargés de l'enquête.

Plus dramatique, dimanche 20 août, un détenu avait été victime d'une attaque mortelle à l'arme blanche. Aladin Boudara avait 26 ans.

En août un détenu victime d’un coup de couteau n’a pas survécu

"Quelles décisions ont été prises depuis, pour améliorer la sécurité dans l'établissement ? Nous réclamons encore et toujours des fouilles sectorielles voire générales imminentes, pour éradiquer la détention d'armes blanches". Autre demande du syndicat SPS : "la mise en place d'un portique de sécurité à la sortie des promenades et le transfert des détenus identifiés comme des 'meneurs'." Et puis "le changement du parc d'alarme et des moyens de communication pour les surveillants, et des caméras dans les escaliers".

Par ailleurs, "il faut des moyens humains supplémentaires pour reprendre la main sur la détention et faire respecter le règlement intérieur en toute sécurité. Là, tout n'est pas respecté, la population carcérale fait ce qu'elle veut", s'inquiète le SPS. "Je suis inquiet pour la sécurité des surveillants. Le personnel est lessivé, des familles de surveillants s'inquiètent des conditions de travail dans l'établissement", insiste le représentant de ce syndicat, qui dit "lancer un appel au secours aux pouvoirs publics".

"Des moyens humains pour faire respecter le règlement intérieur en toute sécurité"

A plusieurs reprises, la situation d'Aix-Luynes a en effet été évoquée par les syndicats, reprise dans nos colonnes : agressions, manque de personnels, surpopulation récurrente (160 %)... Une surpopulation qui crée des tensions, évidemment : trois détenus cohabitent dans certaines cellules (9 m²).

"Des mesures ont été prises, sans attendre ces agressions, réagit le directeur Frank Linarès. Non, les détenus ne font pas ce qu'ils veulent. On a mis en place une réforme du mouvement et il y a eu des fouilles à certaines périodes de l'année (en janvier-février puis mai-juin 2016) pour anticiper".

Sur la question des armes blanches, la plupart du temps ce sont des objets du quotidien qui sont détournés, comme un stylo ou un couteau de cantine aiguisé ensuite. "On pratique des contrôles aléatoires sur la remontée des promenades, il y a des appareils de détection et on peut s'en servir en cas de doute au niveau des projections (d'objets dans les cours, Ndlr).

Les deux seules raisons pour pouvoir quitter la cour, c'est d'aller à l'infirmerie pour des soins urgents, ou pour voir son avocat. Dans toutes les cours, il y a la vidéosurveillance. D'autres mesures sont à l'étude. Il n'y a pas de zone de non-droit dans cet établissement, on ne fait pas preuve de faiblesse. Quand un détenu prend le dessus, on peut le changer de bâtiment. On ne reste pas sans rien faire".

La Provence

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