vendredi 10 février 2017

Il refuse de réintégrer sa prison en Savoie pour venir dans celle de Béziers

Le prévenu, jugé par le tribunal correctionnel de Béziers, a profité d'une permission pour venir à Béziers et demander à y être incarcéré.

Il refuse de réintégrer sa prison en Savoie pour venir dans celle de Béziers

Le jeune homme dans le box des accusés du tribunal de Béziers n'a que 25 ans. Une gueule d'ange sûrement héritée de sa naissance uruguayenne, mais, déjà, quinze condamnations sur son casier judiciaire ouvert en 2009.


Il est incarcéré depuis août 2014. Le 30 décembre dernier, alors qu'il vient de célébrer son quart de siècle en prison à Aiton (Savoie), il bénéficie d'une permission de sortie. Pour bonne conduite, les fêtes, mais aussi l'anniversaire de sa fille qui souffle ses deux bougies.

Des conditions de détention qu'il juge déplorables

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48 heures plus tard, le jeune papa ne réintègre pas la maison d'arrêt savoyarde. Selon lui, les conditions de détention de ce centre pénitentiaire construit en 1992 sont déplorables. Ce mercredi, il les explique à Christian Combes, président du tribunal qui a eu “l'outrecuidance” de donner le nom d'évasion (terme légal) à sa non-présentation : « C'est dur là-bas. La preuve : pourquoi ils ont fait des émeutes en septembre 2016 ? »

Le président ne relève pas et préfère rappeler les faits : « Vous vous êtes présenté à la maison d'arrêt  d'Aiton une heure avant, mais vous avez souhaité griller une cigarette. Vous vous êtes dirigé vers une voiture et êtes parti avec le conducteur à qui vous avez offert 20 €. Vous avez ensuite pris le train pour Marseille, puis pour Béziers. Le 3 janvier, à 9 h, vous vous êtes présenté au commissariat où vous avez été interpellé, placé en garde à vue et incarcéré au Gasquinoy. »

Il avait prévenu la juge

Le jeune homme, qui devait sortir le 3 octobre prochain, ne nie rien. À part : « J'avais prévenu la juge. Je lui ai dit que le jour où elle me donnerait une perm', qu'elle ne s'attende pas à ce que je revienne ici. J'irai me rendre, mais pas dans cette prison. Elle a bien vu que je ne parlais pas pour rien. Maintenant : c'est meilleure prison, meilleure détention. Il n'y a pas de rats, pas de cafards. Le risque, c'est six mois maximum. »

Condamné à trois mois ferme

Si le procureur ne requiert que cinq mois ferme puisque le prévenu s'est volontairement rendu et retient son « choix de résidence carcérale », l'avocate de permanence relève également : « Il n'avait pas l'intention de partir en cavale. Comme nous, on choisit sur Booking© certains hôtels, lui a choisi la prison de Béziers. Nous sommes victimes de notre notoriété. »...

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