lundi 27 février 2017

Val-d'Oise : le premier quartier d’évaluation de la radicalisation ouvre à la prison d’Osny

La création des QER avait été annoncée le 25 octobre par le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, dans le cadre de son plan d’action contre la radicalisation violente dans les prisons.


Le premier quartier d’évaluation de la radicalisation (QER) de France a ouvert ses portes au sein de la maison d’arrêt du Val-d’Oise (Mavo) à Osny.


Discrètement, les cinq premiers détenus, quatre hommes de retour de Syrie et un Tchétchène, de ce quartier de 23 cellules individuelles sont arrivés ce jeudi. Ils vont y rester quatre mois.

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Cette période doit permettre d’évaluer les détenus, par l’intervention de tous les acteurs de la détention, afin de les orienter ensuite en fonction de leur dangerosité dans différents établissements pénitentiaires.

La création des QER avait été annoncée le 25 octobre par le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, dans le cadre de son plan d’action contre la radicalisation violente dans les prisons. Le ministre de l’Intérieur affirmait que les cinq unités de prévention de la radicalisation (Upra), expérimentées depuis janvier 2016 notamment à la Mavo et dont l’efficacité a été remise en cause, allaient céder la place à ces quartiers. En septembre, l’agression très violente de deux surveillants au sein de l’unité d’Osny, par un détenu radicalisé, avait particulièrement marqué les esprits.

Trois autres QER doivent ouvrir «avant la fin du premier trimestre 2017»

Une fois passés par ces QER, les profils identifiés comme « violents et prosélytes » seront soumis à un régime de détention proche de l’isolement notamment au sein de six nouveaux quartiers pour détenus violents (QDV). Pour ceux dont le diagnostic indiquera une propension à la violence moins marquée, des places leur seront réservées dans 27 établissements répartis sur tout le territoire.

Exit donc la volonté de « déradicaliser ». « Nous sommes dans une logique différente de celle de l’Upra qui reposait notamment sur le regroupement des détenus. L’expérimentation a montré ses limites, précise le ministère de la Justice. On est dans un autre système même si on reste dans quelque chose d’innovant ».

Pourtant l’Upra de la Mavo a gardé ses murs. « Des leçons ont été prises et des travaux de sécurisation ont été effectués », souligne la Chancellerie. Les cellules auraient notamment été expurgées de toutes sources métalliques.

Trois autres QER doivent ouvrir « avant la fin du premier trimestre 2017 » dans les anciennes Upra. Deux derniers sont prévus en 2018 à Bordeaux et Marseille afin de pouvoir accueillir au total 120 détenus.

FO dénonce une ouverture prématurée

« Nous demandons des conditions optimales de sécurité », affirme Jérôme Nobécourt. Pour le délégué régional FO pénitentiaire, l’ouverture de ce premier QER à Osny est prématurée. « Nous l’avons déjà fait repousser d’une semaine pour demander des travaux de sécurisation complémentaire qui ont été réalisés, pas sûr que cela soit suffisant et nous demandons toujours des moyens en plus », précise-t-il.

Mais pour le représentant syndical, l’une des principales inquiétudes réside dans les couverts donnés aux détenus du QER. « Ils sont en métal ! C’est une menace pour nous, s’agace Jérôme Nobécourt. Il faut du plastique comme cela avait été le cas dans l’Upra après l’attentat contre notre collègue (NDLR : il avait été gravement blessé à l’arme blanche, une information judiciaire pour terrorisme avait été ouverte) ».

Pour protester, le syndicat a boycotté ce jeudi le Comité technique spécial QER de la Maison d’arrêt du Val-d’Oise...

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