dimanche 12 février 2017

Quand prison rime avec respect et autonomisation pour faciliter la réinsertion

Inspiré d’une initiative espagnole, le programme « Respect » est actuellement testé dans cinq établissements pénitentiaires français.

Quand prison rime avec respect et autonomisation pour faciliter la réinsertion

Il permet, grâce à un contrat basé sur le respect, d’ouvrir les portes des cellules avec pour double objectif de réduire les violences et d’autonomiser les détenus en vue d’une meilleure réinsertion à la sortie de prison.


Pour le moment, seuls 847 des 68 432 détenus français* profitent de ce programme mais ses résultats laissent présager un avenir prometteur. Zoom sur l’expérience encourageante du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, partenaire de Lire pour en sortir, où le programme "Respect" est testé depuis début 2015.

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Le programme « Respect » comme son nom l’indique, est basé sur toute une série de règles de vie en communauté que les détenus s’engagent à respecter en échange de quoi les portes de leurs cellules leurs sont ouvertes en journée.

Toute personne détenue volontaire (sauf les détenus particulièrement surveillés qui sont exclus d’office) peut postuler pour intégrer ces modules. Elle devra signer un contrat qui l’engage à effectuer 25 heures d’activités et de formation chaque semaine, participer aux tâches quotidiennes, respecter les surveillants, ses codétenus et surtout elle-même.

Si ces unités offrent aux détenus une liberté de circulation plus étendue, le règlement est en revanche très stricte : au moindre écart (détention de stupéfiants, clé usb, insultes, etc.), les portes de l’unité « Respect » se referment et le détenu regagne l’un des bâtiments de détention "classique".

Christine, bénévole de Lire pour en sortir à la prison de Mont-de-Marsan voit quotidiennement les effets positifs de ce programme : « Ce qui est frappant, à chaque fois que l’on entre dans un bâtiment « Respect », c’est le calme, le silence et la propreté ».

Autre point important pour Christine : le travail des associations qui proposent des activités culturelles est largement facilité. Plus besoin de faire appeler les personnes une à une au parloir pour les rencontrer, bénévoles et détenus se retrouvent directement à la bibliothèque qui devient, le temps de la rencontre, un lieu d’échange et de partage.

Les autres grands gagnants de ce programme sont les surveillants qui ont vu leur rôle de « porte-clés » remplacé par celui d’accompagnement éducatif. Les violences laissent place de plus en plus aux échanges et à la confiance. Alain Varignon, directeur de la prison de Mont-de-Marsan a d’ailleurs noté une diminution de l’absentéisme chez les surveillants.

L’objectif final de ce programme est d’aider les détenus particulièrement désireux de se réinsérer à réapprendre petit à petit à se prendre en main, à redevenir autonome.

Après Mont-de-Marsan, les établissements de Riom, Villepinte, Beauvais et Neuvic ont mis en place des unités « Respect » et tous sont très optimistes quant à l’avenir de ce programme.

Carenews

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