mardi 7 février 2017

Roanne: Une détenue et son gardien sur le banc des accusés

Le couple qui s'est rencontré il y a plus de trois ans en détention, est jugé pour avoir utilisé en téléphone portable à l'intérieur de la prison...

Vue de la prison de Roanne.

C’est une histoire d’amour hors normes qui s’invite ce mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Roanne.


Celle d’un couple, né derrière les barreaux. Elle, 37 ans, détenue considérée exemplaire, purge une peine de vingt-trois ans de réclusion criminelle pour avoir égorgé à dix-huit reprises un homme en 2005 dans le Haut-Rhin. Lui, de presque dix ans son aîné,…est un ancien surveillant de prison un pur produit de l’administration pénitentiaire.

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Ils se sont rencontrés en 2013 dans les geôles de Roanne. Nommé chef de bâtiment adjoint dans le quartier femmes, le quadragénaire succombe rapidement aux charmes de la détenue, qui a la charge de faire le ménage dans son bureau. Il sait pourtant qu’il n’a pas le droit de franchir la ligne, que le code de déontologie lui interdit de fréquenter des détenus, y compris dans les cinq années suivant leur remise en liberté.

Jugés pour avoir utilisé un téléphone

Mais les deux amoureux ne sont pas aujourd’hui poursuivis pour leur liaison interdite. Ils seront jugés parce qu’un téléphone portable a été découvert dans la cellule de la jeune femme. Le couple a conversé « de longues semaines par un moyen interdit. C’est contre la loi et les règles de sécurité », a rappelé à plusieurs reprises Eric Jallet, le procureur de la République de Roanne.

Les amants auraient échangé 17.000 appels en l’espace de huit mois, selon les enquêteurs. Lui, est donc poursuivi pour avoir introduit le téléphone dans l’enceinte de la prison et risque pour cela trois ans de prison. Elle sera jugée pour « recel d’introduction illicite d’objet » et encourt cinq ans ferme.

« Une trahison »

Des motifs qui ne seraient que des prétextes selon Sylvain Cormier, l’avocat du couple. « Ces poursuites sont étonnantes. On a l’impression que l’administration pénitentiaire vit mal cette relation qu’elle considère presque comme une trahison », explique-t-il.

« Mon client a eu une carrière exemplaire, il était dévoué corps et âme à son métier. Il aime profondément ce qu’il fait et ne comprend pas le traitement qu’on lui inflige. Il est prêt à défendre bec et ongles son honneur », ajoute l’avocat. Car si le surveillant reconnaît les coups de téléphone, il nie catégoriquement avoir lui même fait passer le portable à son amante.

L’homme, qui a démissionné depuis un an, est aujourd’hui en colère, persuadé que sa hiérarchie « veut le salir ». Sa compagne a été transférée en Bourgogne, dans un autre établissement pénitentiaire...

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