mercredi 14 septembre 2016

Après la mutinerie, le centre pénitentiaire de Vivonne en état de choc

Une fois la mutinerie matée et les incendies éteints, hier, le centre pénitentiaire de Vivonne était abasourdi en découvrant les dégâts.

Depuis la nuit de lundi à mardi, une fois le calme revenu, le personnel pénitentiaire planche sur le transfert des détenus qui se trouvaient dans le bâtiment incendié. - Depuis la nuit de lundi à mardi, une fois le calme revenu, le personnel pénitentiaire planche sur le transfert des détenus qui se trouvaient dans le bâtiment incendié.

Au centre pénitentiaire de Vivonne, il règne une ambiance digne du film « Le Jour d'après ». Le calme est revenu après la rédition dans le calme de la cinquantaine de mutins incendiaires retranchés au deuxième étage du centre de détention. Mais les dégâts sont considérables et il a fallu en urgence parer au plus pressé dans la nuit.



« J'ai vu le bâtiment qui a brûlé. Quand on arrive, on n'y croit pas. On se pince, on est abasourdis. C'est Bagdad ! », témoigne Séverine Van Oousten de FO Pénitentiaire.

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" A l'intérieur c'est Bagdad ! "

 « Quand on rentre dans les locaux, on a les pieds dans l'eau, une eau noire, mélangée de cendres. L'eau suinte de partout. Ils ont jeté tout ce qui pouvait brûler dans l'atrium. Les flammes sont montées jusqu'au toit et ils ont mis le feu au deuxième étage.

 La direction de Bordeaux a demandé la fermeture du bâtiment. Les fenêtres des bureaux ont fondu, les vitres ont explosé, les gaines électriques ont fondu. Il n'y a plus rien. C'est l'apocalypse ! En même temps, on se dit que l'on a évité le pire. Il n'y a pas eu de prise d'otage, le feu ne s'est pas propagé plus. »

Les meneurs de la mutinerie, une fois la situation maîtrisée par les gendarmes et les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS), ont été rassemblés au gymnase puis placés en cellule dans le quartier des arrivants.

Une situation qui ne pouvait guère s'éterniser. « On ne peut pas mélanger des gens qui purgent et des gens qui attendent leur condamnation », explique Emmanuel Giraud, responsable régional de FO Pénitentiaire. « On a paré au plus pressé. Des détenus ont été mis à deux, mais ça ne peut pas se faire dans la durée. On pourrait recréer des tensions. Le climat restait tendu mardi matin. »

Les transferts des détenus vers les prisons régionales ont donc longuement occupé le personnel pénitentiaire. Les procédures sont complexes. Et les ERIS de Bordeaux et de Rennes sont restées sur place pour encadrer les opérations et couper court à tout débordement éventuel.

Des bus spéciaux ont pris la route de Vivonne pour transférer des détenus par groupes entiers. « On en transfère une centaine aujourd'hui », expliquaient les membres de FO Pénitentiaire. Le bâtiment abritait 178 détenus qui doivent aujourd'hui aller purger leur peine ailleurs. Le reste des opérations de transfert devrait se dérouler d'ici à la fin de la semaine.

Deux détenus déférés devant le juge

Les deux détenus soupçonnés d'être les meneurs de la mutinerie de lundi sont déférés cet après-midi devant un juge d'instruction en vue de leur mise en examen.

Le parquet doit ouvrir une information judiciaire pour vol avec violence sur un agent de la force publique, mise en danger de la vie d'autrui et dégradation d'un bâtiment public.

Medhi Ferrari, un Rochefortais de 30 ans, condamné pour des violences conjugales en 2015 a été mis en examen hier matin. Il avait fait un malaise cardiaque dû à l'inhalation des fumées.

Nicolas Lamothe, un Poitevin de 34 ans, déjà condamné plusieurs fois dans des affaires de trafic de stupéfiants, était libérable en juin 2019. Il avait été placé en garde en vue dès lundi soir.

« Les faits qui leur sont reprochés sont caractérisés », indique le procureur de la République Michel Garrandaux. " C'est pourquoi ils sont déférés ce mercredi pour l'agression du surveillant. "

La Nouvelle République 

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