vendredi 30 septembre 2016

"Tout le monde en a marre": la grogne enfle dans les prisons françaises

Les deux principaux syndicats du secteur pénitentiaire ont appelé à la mobilisation ce jeudi. 

Un surveillant pénitentiaire à la prison de Béziers, le 1er septembre 2016.

Dans un contexte tendu, où les agressions envers les surveillant se multiplient, ils réclament plus de moyens et plus de personnels.



Journée de grogne dans les prisons françaises. Ce jeudi, les deux principaux syndicats du secteur appellent à la mobilisation.

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Si leurs critiques n'ont pas changé depuis plusieurs mois -manque de moyens et manque de personnels notamment, l'Ufap-Unsa et FO pénitentiaire s'alarment de la hausse des agressions des surveillants.

Mardi, cinq d'entre eux ont été attaqués à la prison de Condé-sur-Sarthe et le week-end dernier, trois détenus ont agressé deux gardiens de la prison de Valence.

Grève et débrayage

Mais les deux principaux syndicats avancent en ordre dispersé. Le premier d'entre eux, l'Ufap-Unsa, a appelé ce jeudi à un débrayage au moment de la prise de service des surveillants pénitentiaires. "Il y en a eu un ce matin, qui a duré entre 15 et 60 minutes, et il y en aura un autre cette après-midi", explique à L'Express Jean-François Forget, secrétaire général Ufap-Unsa, qui revendique un taux de participation de 85% à 90%.

De son côté, FO Pénitentiaire, plus vindicatif, a lancé un mouvement de grève la même journée. "Nous entendons la colère et le ras-le-bol de l'ensemble des personnels. Tout le monde en a marre", résume auprès de L'Express Philippe Campagne, secrétaire national du syndicat chargé de la communication. Conséquence: plusieurs prisons, comme celle du Mans, de Fleury-Mérogis ou des Beaumettes, ont été bloquées.

En prison, 4000 agressions par an

"Nous demandons, depuis plusieurs années déjà, plus de personnels ainsi qu'une sécurisation budgétaire. Des moyens supplémentaires ont été engagés récemment, mais il en faut plus, explique Jean-François Forget. Nous sommes inquiets: depuis 3 semaines, nous constatons une recrudescence des agressions. En 2015, 4000 ont été recensés', s'alarme le secrétaire général Ufap-Unsa.

Un constat partagé par Fo Pénitentiaire, qui craint que le nombre d'agressions en 2016 ne dépasse la barre des 5000, "sans compter les mutineries et les prises d'otages !". Dans ce contexte tendu, les syndicats espèrent attirer le regard des pouvoirs publics et notamment du ministère de la Justice, qui a décidé mi-septembre de construire entre 10 000 et 16 000 cellules d'ici 2025.

40 millions d'euros pour "sécuriser" les prisons

Le timing de ce mouvement ne doit rien au hasard, puisque le même jour, l'Etat a fait plusieurs annonces concernant le budget qu'il comptait allouer aux établissements pénitentiaires.

Ce dernier a décidé de consacrer 40 millions d'euros l'an prochain à la "sécurisation" des prisons, selon les détails du budget 2017 de la Justice, présentés ce mercredi. Un budget en hausse puisque, pour 2016, le celui alloué à la sécurisation des prisons, par exemple par l'installation de caméras de vidéosurveillance, n'était "que" de 25 millions d'euros.

L'Express

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