lundi 19 septembre 2016

Détenus radicalisés: les surveillants bloquent la prison d'Osny

Des surveillants de la prison d'Osny, dans le Val-d'Oise, ont mis en place lundi matin des barrages filtrants devant l'établissement pour réclamer plus de moyens, plus d'effectifs mais surtout le départ des détenus radicalisés emprisonnés dans une unité dédiée.

Les surveillants de prison dénoncent le manque d'effectif à la prison d'Osny. (Image d'illustration)

Les surveillants de la prison d'Osny ont peur pour leur sécurité.



Lundi matin, ils ont mis en place des barrages filtrants devant l'établissement pénitentiaire pour faire part de leur colère et leurs inquiétudes, notamment à cause de la présence de détenus radicalisés. Quatre d'entre eux ont d'ailleurs été transférés ce week-end, les membres de l'administration craignant un projet d'attentat.

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"Nous ressentons de la colère et du mécontentement car ça fait plusieurs mois que nous tirons la sonnette d’alarme pour dénoncer le sous-effectif, précise Tony Verdier, délégué FO à la maison d'arrêt. L’agression de notre collègue était claire, le but était de tuer un représentant de l’Etat."

Des détenus pas ordinaires

La manifestation de cette colère et de ce ras-le-bol intervient aussi deux semaines après la violente agression qui s'est déroulée dans ce quartier de la maison d'arrêt d'Osny. Un détenu, muni d'une arme blanche, avait violemment attaqué deux surveillants, dont l'un a été grièvement blessé au cou et au dos. "Nous sommes contre ces unités dédiées au sein de la maison d’arrêt", affirme le syndicaliste FO. "Dans notre métier, les menaces c’est quasiment quotidien. Aujourd’hui quand vous allez travailler, vous y allez avec la boule aux ventre", ajoute Willy Saïb, représentant FO à la prisond e Bois-D'arcy. Venu par "solidarité" pour ses colègues, il craint qu'un incident de ce type ne se reproduise.

Vendredi après-midi, quatre détenus de l'unité dédiée aux prisonniers radicalisés ont été transférés dans quatre établissements différents. "Il y avait des soupçons comme quoi ces quatre détenus pouvaient porter gravement atteinte à la sécurité de l'établissement", a détaillé Jérôme Nobecourt, délégué pénitentiaire FO, précisant qu'ils avaient été placés à l'isolement dans d'autres prisons d'Ile-de-France.

"Il était temps de s’apercevoir que ce ne sont pas des détenus ordinaires mais des terroristes à qui on a à faire, insiste Tony Verdier. Et on l’oublie un peu trop facilement dans l’administration pénitentiaire."

900 détenus pour 600 places

Désormais, les surveillants pénitentiaires réclament la suppression de cette unité dédiée et le départ de ces détenus radicalisés vers d'autres structures qu'ils estiment mieux adaptés. Une manière, selon eux, de leur permettre d'assurer un peu mieux le travail de sécurisation au sein de la maison d'arrêt qui compte déjà bien trop de prisonniers compte tenu du nombre de places disponibles. Nous croulons déjà sous le nombre de détenus. On en compte 900 pour une maison d’arrêt qui compte 600 places", rappelle Tony Verdier.

"On nous met en plus cette unité dédiée en plus à gérer, ce n’est pas possible", conclut-il.

BFM TV

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