samedi 10 septembre 2016

Bois-d’Arcy : le surveillant avait brisé le nez du détenu

Un surveillant de la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy, âgé de 38 ans, comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel de Versailles. 


Il est soupçonné d’avoir brisé le nez d’un détenu en lui donnant un coup de poing au visage dans la nuit du 26 au 27 avril dernier. Le procureur a requis une peine de quatre mois de prison avec sursis. La décision a été mise en délibéré au 10 novembre.



Cette nuit-là, le premier surveillant intervient à deux reprises dans la cellule d’Habbib qui bouche volontairement l’œilleton de sa cellule avec un vêtement et une taie d’oreiller.

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Le détenu, condamné pour violences conjugales est révolté contre la justice. « J’ai fait une grève de la faim et de la soif. Je pensais au suicide parce qu’on m’avait refusé une remise de peine », explique-t-il.

A la troisième intervention, le prisonnier débite des insultes. Le surveillant alerte ses collègues et entre dans la cellule pour tenter de le ramener à la raison. Le ton monte entre les deux hommes. Un surveillant s’interpose entre eux et porte un coup qui brise le nez d’Habbib. Ce gardien fait un premier rapport où il affirme, contrairement à tous ses collègues, que la victime s’est cogné contre une armoire.

Devant le tribunal, ce grand gaillard croise ses mains et livre sa version. « Quand le détenu s’est approché, j’ai mis ma main droite en protection et je l’ai poussé avec la gauche, explique le surveillant.

C’était un mouvement réflexe. Il a levé le poing, dégagé mon bras, j’ai tendu le bras et ma paume l’a touché au nez. Au départ, je ne voulais pas le toucher. Si je ne l’avais pas repoussé, c’est lui qui m’aurait frappé. Au sujet du faux rapport, je ne pensais pas qu’il était blessé ! »

Le détenu raconte qu’il était maintenu par le cou, étranglé et lorsqu’il a poussé le bras du surveillant, il a pris un coup de poing. « J’ai une part de responsabilité, j’ai dit des choses mais je n’ai opposé aucune résistance », concède-t-il.

Son avocat Me Laurent Pierre dénonce « une intervention parfaitement anormale et illégale et une bastonnade ». Le procureur lui a répondu en rappelant que le tribunal jugeait le geste d’un homme et pas l’institution pénitentiaire.

Le Parisien

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