dimanche 11 septembre 2016

Pour Valls, "Sarkozy s'est trompé en 2012 sur la menace terroriste"

La menace d'attentats est "maximale", a de nouveau averti le Premier ministre Manuel Valls dimanche avant de répondre à l'interview de Nicolas Sarkozy dans le JDD : "Il s'est trompé, comme président de la République, sur l’étendue de la menace puisque il a affaibli notre sécurité et notre défense."


C'est à un véritable débat par médias interposés que se livrent depuis quelques jours l'exécutif et l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy.



Jeudi déjà, le Président François Hollande a fustigé les propositions de son prédécesseur en matière de sécurité. Dans le JDD, dimanche, Nicolas Sarkozy est monté au créneau, en présentant son plan de lutte contre le terrorisme. La réplique ne s'est pas faite attendre : dimanche matin, lors du Grand rendez-vous Europe 1-iTélé-Les Echos, le Premier ministre Manuel Valls a sévèrement jugé l'interview publiée dans nos colonnes.

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"Il se trompe Nicolas Sarkozy, a ainsi estimé le locataire de Matignon. Il s'est trompé en 2012 sur la lecture de la menace terroriste, quand il avait évoqué les crimes de [Mohamed] Merah comme ceux d'un loup solitaire. Il s'est trompé, comme président de la République, sur l'étendue de la menace puisque il a affaibli notre sécurité et notre défense en faisant baisser les investissements et les moyens en hommes et en femmes dans nos forces de sécurité intérieures et extérieures. Il se trompe sur la méthode en essayant de tordre le cou à l’état de droit face à la menace. Il se trompe sur la forme, et en faisant croire aux Français, de manière terrible, que s’il était au pouvoir il n’y aurait plus d’attentat."

Sarkozy "brutal dans ses propositions"

Cette anaphore vise l'action passée de Nicolas Sarkozy, mais Manuel Valls a également jugé les propositions du candidat à la primaire de droite. Le Premier ministre a ainsi jugé son adversaire "brutal dans ses propositions". "Diviser les Français, c’est leur faire perdre leur capacité de résistance et de résilience, a martelé le chef du gouvernement. Nous devons avoir une certaine hauteur de vue, et moi je souhaite toujours, malgré les polémiques, le rassemblement."

Manuel Valls n'a pas seulement parlé de Nicolas Sarkozy, loin de là. Il a surtout martelé un message : "La menace [d'attentats visant la France, NDLR] est maximale, nous l'avons encore vu ces derniers jours, ces dernières heures et encore au moment où nous parlons." Une référence à l'attentat déjoué du commando de femmes djihadistes. "Tous les jours, les services de renseignement, la police, la gendarmerie, tous les jours, déjouent des attentats, démantèlent des filières irako-syriennes", a complété le Premier ministre.

Environ 15.000 individus radicalisés en France

Le Premier ministre a également porté à environ 15.000, contre environ 10.000 jusqu'à présent, l'estimation du nombre de personnes radicalisées en France, en dressant un dernier bilan des "filières". "Nous avons près de 700 djihadistes français et résidents en France, qui combattent actuellement en Irak et en Syrie", a-t-il rappelé, soulignant que ce chiffre incluait "275 femmes et plusieurs dizaines de mineurs". Toujours en Irak et en Syrie, 196 djihadistes français et résidents ont été tués à ce jour.

En écho à l'interview de son garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, dans le JDD dimanche, Manuel Valls a enfin promu l'idée de créer "10.000 places dans les dix ans qui viennent" en prison, et ce, "pour permettre la création de cellules individuelles, des unités dédiées". "Il faudra un engagement particulièrement important dans la pénitentiaire. C'est sans doute autour de 3 milliards d'euros également pour les dix ans qui viennent", a-t-il ajouté.

JDD

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