lundi 12 septembre 2016

RADICALISATION EN PRISON : LES NOUVELLES MESURES PEUVENT-ELLES ÊTRE EFFICACES ?

Sur LCI, le délégué national FO Pénitentiaire Yoan Karar, a qualifié de "mesurettes" les annonces du ministre de la Justice pour lutter contre les cas de radicalisation en prison.

Mesures ou "mesurettes" ? Dimanche, Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la Justice, a annoncé vouloir durcir "immédiatement" les conditions de détention de certains prisonniers radicalisés, une semaine après la violente agression de deux surveillants de prison.



Dans les cinq unités dédiées à la déradicalisation, le ministre de la Justice entend instaurer des "rotations de cellule systématiques". Aussi, il souhaite multiplier le nombre de fouilles, mais également limiter les effets personnels au sein des cellules pour limiter les caches potentielles.

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Autre mesure annoncée : limiter les achats des détenus. Leur possibilité de "cantiner", c'est-à-dire d'améliorer leur vie quotidienne en prison par des achats, seront réduites. Enfin, l'accès des détenus aux publications extérieures sera plus étroitement "contrôlé".

Des annonces qui sont loin de convaincre le délégué national FO Pénitentiaire Yoan Karar, invité lundi sur LCI, qui qualifie ces annonces de "mesurettes".

Selon lui, changer les prisonniers de cellule est "impossible". "Ces unités sont dans des parties dédiées de la prison et ne comptent pas plus de 20 cellules. On va alors déplacer ces détenus de quelques mètres dans la prison avec des détenus de droit commun qui gravitent autour ?" se demande-t-il.

Aussi réaliser plus de fouilles n'est "pas réaliste". "Si les fouilles n'étaient pas déjà effectuées, cela serait une grave atteinte à la sécurité publique", assure Yoan Karar. "Il y a une assez grande attention malgré le manque de personnel sur les fouilles, mais aller au-delà serait aller contre la dignité humaine, pointe-t-il. Nous avons des textes qui nous restreignent sur la possibilité de fouiller un détenu. C'est quelque chose d'irréalisable sauf si l'Assemblée et le Sénat s'étaient réunis cette nuit pour voter une nouvelle loi. Le maximum est fait avec le peu de moyensque l'on a."

Selon lui, un surveillant gère entre 100 et 120 détenus. " En 2015, 4000 agressions ont été enregistrées sur l'année. En 2016, on va atteindre la barre des 5000. Un surveillant à chaque prise de service à une chance sur quatre de se faire agresser", déplore le syndicaliste.

LCI

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