vendredi 9 septembre 2016

Salah Abdeslam bavard avec les autres détenus, toujours silencieux face au juge

A l'isolement à la prison de Fleury-Mérogis, le dernier membre en vie des commandos du 13 novembre qui est aussi le détenu le plus surveillé de France parvient à échanger avec d'autres détenus.

Salah Abdeslam est incarcéré dans le quartier d'isolement de la prison de Fleury-Mérogis. Ce qui ne l'empêche pas de pouvoir communiquer avec d'autres détenus.

Face au juge d'instruction, Salah Abdeslam a de nouveau exercé son droit au silence ce jeudi matin.

Pourtant, dans sa prison de Fleury-Mérogis, le détenu le plus surveillé de France parle alors qu'il a été placé à l'isolement, notamment pour éviter les échanges.



Il "communique régulièrement avec des détenus non radicalisés de Fleury-Mérogis", lâche ce jeudi dans Le Figaro le député divers gauche Olivier Falorni.

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"Bien sûr qu'il arrive à communiquer avec d'autres, soit en parlant à haute voix, soit à travers les barreaux de sa cellule. C'est une pratique connue. Des rapports sont faits par le personnel au quotidien sur ces comportements", assure Jean-François Forget, secrétaire général UFAP-UNSA.

Echanges codés

Les échanges ne se font pas physiquement car Salah Abdeslam ne croise personne que ce soit à la promenade, qu'il effectue seul, ou lorsqu'il va au parloir, voir des membres de sa famille ou son avocat. Bâtiment D3, aile gauche. Le seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre se trouve au dernier étage de la maison d'arrêt, dont une partie lui a été réservée.

A son niveau se trouvent d'un côté des cellules de "l'unité dédiée" qui accueillent des prisonniers radicalisés, de l'autre des cellules d'isolement. "Il est l'objet de l'intérêt de certains détenus, notamment de la haute délinquance", explique Jean-François Forget.

Les contacts ont surtout lieu la nuit, après 21 heures. Les détenus attendent le passage d'une première ronde pour parler.

"Les détenus échangent entre eux de différentes manières. Lorsque c'est anodin, c'est souvent en français. Mais quand c'est plus personnel, c'est davantage en arabe ou un mélange des deux. Certains parlent mal la langue, utilisent de l'argot ou des dialectes, c'est donc parfois compliqué de comprendre et traduire ce qui se dit", note une source syndicale pénitentiaire. D'autant que parfois leurs échanges sont codés avec certains mots-clés.

Conversations avec le tueur du musée juif de Bruxelles

Une partie de ces échanges sont interceptés et retranscrits. "Un gros travail est réalisé à Fleury qui permet de mieux comprendre les liens qui existent entre les uns et les autres, ce qui va nous permettre d'avancer face à ces personnes", poursuit notre source.

Quelques semaines avant l'été, un incident avait été rapporté. L'administration pénitentiaire avait déplacé certains de ses voisins avec lesquels le jeune Molenbeekois de 26 ans avait réussi à communiquer, révélait le Journal du dimanche. Mais impossible de vider tous les étages de la plus grande prison d'Europe alors que plusieurs cellules l'avaient déjà été à son arrivée.

Peu de temps après son arrestation, lorsqu'il était incarcéré à Bruges, Salah Abdeslam aurait utilisé la même technique. Des surveillants ont affirmé dans la presse belge qu'il avait communiqué en élevant la voix avec Mehdi Nemmouche, le tireur présumé du musée juif de Bruxelles.

C'est ce dernier qui lui aurait conseillé de garder le silence à défaut d'être envoyé en France pour y être jugé. Depuis, Salah Abdeslam a refusé par deux reprises de répondre aux questions des juges. En juillet, il avait même refusé d'être extrait de sa cellule pour se rendre à l'interrogatoire.

L'Express

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