vendredi 26 août 2016

À Saint-Aubin-Routot, sept surveillants avaient dû maîtriser le détenu

Variant de position, le détenu qui purge douze ans de réclusion conteste finalement des violences commises en détention.


«Ce sont des violences intentionnelles qui lui sont reprochées. Elles ne sont pas caractérisées », estime l’avocate de Jonathan, suivant les dénégations de son client. Ce détenu originaire du Pas-de-Calais est poursuivi pour des coups au sein du centre pénitentiaire de Saint-Aubin-Routot, près du Havre.



« Oui », lâche-t-il froidement lors du rappel des délits reprochés devant le tribunal correctionnel du Havre. « Vous reconnaissez ? Ce n’était pas le cas auparavant ! » s’étonne la présidente. Les courts aveux ne vont guère durer.

« Ce n’est pas parole contre parole »

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« Je ne reconnais pas tout », précise par la suite Jonathan, âgé de 33 ans et incarcéré depuis quatre ans. Il conteste une grande partie des faits. Le 2 mars dernier, des agents pénitentiaires interviennent dans un bâtiment en raison d’un feu. Le détenu est extrait de sa cellule. L’incendie est rapidement circonscrit.

Il est indiqué à Jonathan qu’il va être conduit en quartier disciplinaire. Là commence l’enchaînement de violences dont il doit répondre devant les juges. Il donne des coups dans une fenêtre. « Le feu était une provocation. Désormais, les agents ont un forcené à maîtriser », évalue le procureur.

Placé au sol, Jonathan n’est pas décidé à se laisser faire, malgré sept fonctionnaires s’employant à le contenir. Il donne des coups de poing, de genoux à un surveillant. Il attrape un autre à la gorge. Un coup doit lui être porté pour lui faire lâcher prise.

Dans le box, le prévenu conteste toute tentative d’étranglement. « Ce n’est pas parole contre parole, réplique le procureur. Il y a des témoignages. » En effet, d’autres professionnels du centre pénitentiaire sont venus relater leur vision de la scène.

« Tous les témoins ne font pas la même description, tempère la défense. Certains parlent de la tête de l’agent tenue par l’avant-bras, tandis que d’autres évoquent une prise avec la main. » Au final, Jonathan concède simplement s’être « un petit peu » débattu. « On s’est jeté sur moi directement. Demandez-leur pourquoi ! répond-il à la présidente. Moi, je les respecte. Après, s’ils ne me respectent pas... »

Douze mois de prison ferme

Le détenu souhaite déposer plainte contre un des agents.

« Ouais, ma famille s’occupe de ça ! » confirme le Pas-de-Calaisien.

Au passage, l’homme initialement incarcéré à Maubeuge fait grief de n’avoir « aucun travail à Saint-Aubin-Routot, aucun parloir, aucune visite » de sa famille. Il écope d’une nouvelle peine ferme, à hauteur de douze mois. Il purge déjà l’une des neuf condamnations à son casier : douze ans, pour viol.

Paris Normandie

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