mardi 23 août 2016

Evacuation et dispersion de détenus radicalisés

Une dizaine de prisonniers de Fleury-Mérogis, soupçonnés de se regrouper à des fins de prosélytisme islamiste, ont été séparés et transférés vers d'autres centres.

C'est la première fois qu'un phénomène de cette ampleur est détecté par l'administration pénitentiaire.
Une dizaine de détenus, soupçonnés de « radicalisation islamiste violente », sont en cours de transfèrement de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) vers d'autres centres pénitentiaires de France.



Aux mois de juillet et d'août, ces prisonniers particulièrement surveillés ont été identifiés comme meneurs lors de plusieurs manifestations sans véritable lien avec la religion. Mais soupçonnant « une tentative de structuration », l'administration pénitentiaire a préféré tuer l'initiative dans l'œuf.

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Le 1er août, par exemple, « une centaine de détenus ont refusé de regagner leurs cellules », indique David Derrouet, le maire (LR) de Fleury-Mérogis. « Pendant deux jours, ça a été très chaud. » Motif ? « Ils estimaient que le temps passé en cellule était trop important et qu'il n'y avait pas assez de promenades », précise-t-il.

Un suivi individuel impossible

Mais l'administration pénitentiaire juge que des islamistes peuvent se servir de ce type de revendications pour faire du prosélytisme.

« On souhaite casser ces regroupements dès lors qu'ils sont menés par des individus radicalisés violents, indique une source pénitentiaire. Pour nous c'est une tentative détournée de se rapprocher d'autres détenus. »

Trois quarts des prisonniers radicalisés se trouvent en Ile-de-France. La concentration est parfois telle que les surveillants sont dans l'incapacité de les suivre individuellement, comme c'est le cas pour Salah Abdeslam, le détenu le plus surveillé de France, aussi détenu à Fleury-Mérogis.

Elle a donc préféré suivre une « logique de dispersion » permettant d'isoler chacun de ces individus, comme le souligne une note récemment transmise à tous les centres pénitentiaires de France, demandant une surveillance accrue des prisonniers soupçonnés de radicalisation.

« Il est impossible de mettre un gardien derrière chaque personne, réagit une source syndicale au sein de Fleury-Mérogis. Salah Abdeslam est le seul à avoir ce régime. Les autres peuvent se rencontrer durant les promenades et parler entre eux. Il y a 98 détenus radicalisés à Fleury. Cela fait une moyenne de 20 par bâtiment qui peuvent se côtoyer. »

Si la dizaine d'individus repérés à Fleury a inquiété la direction, c'est notamment parce qu'ils « présentaient tous des profils différents ». « On était loin des schémas classiques de petite ou grande délinquance », note un proche du dossier. Leur transfèrement aurait déjà permis « d'apaiser les tensions chez le personnel et chez les détenus ».

Le Parisien

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