Une lettre ouverte au président du tribunal de grande instance de Créteil, l’Agence régionale de santé saisie…
Même si la prolifération de rats dans la prison de Fresnes n’est pas une nouveauté, ni un cas isolé dans les établissements pénitentiaires, celle-ci a fait l’objet de plusieurs alertes ces derniers mois.
En effet, le syndicat FO des surveillants de prison a envoyé le 22 juin dernier une lettre ouverte au président du tribunal de grande instance de Créteil, par ailleurs président du comité hygiène et sécurité-conditions de travail départemental, pour dénoncer les conditions de travail de leurs collègues.
Un employé mordu
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On y décrit un surveillant réveillé par un rat dans son lit alors qu’il est en salle de repos et la « bestiole » qui lui urine « sur le bras gauche ».
Les personnels sont « continuellement en contact avec les rats », selon le syndicat. Ils « souillent leurs chaussures en faisant des rondes extérieures.
Les postes de travail (table de la division, ordinateur, bureaux, salle de repos) sont souillés par les déjections diverses et variées de ces nuisibles ».
Un personnel a même été mordu. Une situation intenable qui amène les membres FO du CHSCT de Fresnes à tirer la sonnette d’alarme : « La santé de tous est sérieusement compromise ».
Les surveillants ne sont pas les seuls concernés. Alerté par des familles, l’Observatoire international des prisons (OIP) a écrit à l’Agence régionale de santé (ARS) afin de demander des précisions sur un détenu qui « aurait été atteint par la leptospirose (NDLR : une maladie infectieuse appelée « maladie du rat ») et en serait décédé ».
Deux détenus malades
Dans sa réponse, l’ARS précise que deux détenus ont bien été déclarés malades en février dernier (NDLR : en janvier selon la direction de la prison), mais qu’aucun prisonnier n’est décédé de cette maladie. Une investigation épidémiologique a été mise en place jusqu’au 1er mars et une « mission d’inspection » s’est rendue sur place.
« Aucun autre cas n’a été détecté au cours de cette investigation », précise l’ARS dans son courrier du 22 juin. Les deux personnes touchées, dont l’une était chargée de l’entretien des abords, vont bien.
Pour l’ARS et la direction, cette prolifération de rats est liée au comportement de certaines personnes détenues du fait de jets récurrents de détritus par les fenêtres des cellules.
François Bès, coordinateur de l’OIP Ile-de-France confirme : « Les détenus se plaignent de la qualité de la nourriture et la jettent par les fenêtres. D’autre part, les poubelles ne sont pas assez fréquemment ramassées.
Comme ils sont trois dans 9 m², ils les jettent par les fenêtres. » Les solutions seraient, selon lui, que les détenus puissent « cantiner » plus de choses, que le ramassage des poubelles soit plus fréquent tout comme le nettoyage au pied des bâtiments.
Des travaux entrepris
La direction de l’établissement se défend et précise que ce dernier est « quotidien », que le ramassage des poubelles se fait « une à deux fois par jour », qu’avec 700 références et 350 000 € par mois, le « cantinage » est conséquent et que des opérations de dératisation ont lieu une à deux fois par mois.
Un plan d’action a été mis en place avec la distribution de certains couvercles manquants, le bétonnage en février-mars de certaines surfaces où les détritus tombaient et où le nettoyage était plus difficile.
Une sensibilisation a été menée pour que les détenus connaissent les risques pour la santé et une discussion a eu lieu pour « faire correspondre les envies en matière de nourriture et ce que l’on peut proposer ». « Il y a eu une amélioration du fait des travaux et d’une prise de conscience », estime la direction. Un suivi est prévu par l’ARS.
Le Parisien
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