mardi 9 août 2016

Prisons françaises : quatre questions sur la surpopulation

Le 1er juillet, le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint un nouveau record avec 69 375 personnes incarcérées pour seulement 58 311 places.

Un surveillant pénitentiaire dans une allée de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), le 29 octobre 2015.

Le Premier ministre Manuel Valls et le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas ont visité la maison d'arrêt de Nîmes (Gard), le 8 août, qui détient un des taux d'occupation parmi les plus élevés de l'Hexagone, soit 406 détenus pour 192 places.



Le chef du gouvernement a ainsi annoncé que le gouvernement présenterait à l'automne un plan "spécifique, concret, précis" et surtout "financé" pour le parc pénitentiaire pour lutter contre la surpopulation carcérale. Mais au fait, de quoi parle-t-on vraiment ?

Quel est le nombre de personnes détenues en France ?

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Le 1er juillet 2016, le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint un nouveau record avec 69 375 personnes incarcérées pour seulement 58 311 places, selon le ministère de la Justice, qui réactualise les données tous les mois. Les détenus sont répartis dans les 191 prisons françaises.

Est-ce qu'il y a un taux de surpopulation dans toutes les prisons ?

Non. La moyenne totale de densité carcérale ( le rapport entre le nombre de personnes détenues et les places disponibles) est de 119%, selon le ministère de la Justice. Mais ce chiffre dissimule de nombreuses disparités selon le type d'établissement pénitencier.

Ce sont dans les maisons d'arrêt, qui accueillent les prévenus et les détenus dont la peine est inférieure à deux ans, où la surpopulation est très forte, avec un taux de 142%. Les centres de détention destinés à des personnes condamnées à une peine supérieure à deux ans ont, eux, une densité de 93%. Les très longues peines, elles, sont reparties dans les maisons centrales, où la densité est "seulement" de 75%.

Est-ce que c'est une spécificité française ?

Non, mais, en Europe, la France fait partie des mauvais élèves. Elle est régulièrement pointée du doigt par le Conseil de l'Europe pour sa surpopulation carcérale. Selon sa dernière enquête publiée en mars 2016, la France est à la septième place des Etats dont les prisons sont les plus surpeuplées, derrière la Hongrie, la Belgique, la Macédoine, la Grèce, l'Albanie et l'Espagne, parmi les 47 membres de l'organisation.

Par opposition, le nombre de détenus en Suède diminue de 1% chaque année depuis 2004. Et Stockholm ferme même des établissements pénitenciers.

Comment remédier à la surpopulation en prison ?

Les avis divergent. Alors que le Premier ministre a annoncé "un plan spécifique, concret, précis, financé (...) sur le parc pénitentiaire" pour construire davantage de places dans les établissements pénitenciers, la Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan a plaidé au contraire, lundi 8 août, pour des alternatives à la détention, afin de désengorger les prisons.

"Je pense que plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées et que ça n'est pas une bonne solution, cette inflation carcérale d'année en année ou de décennie ou décennie."

Adeline Hazan
France Inter

Francetvinfo

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