mardi 31 janvier 2017

Les audiences par vidéo sont-elles au détriment des prévenus ?

Les audiences par vidéo se développent. La maison d’arrêt de Brest va ouvrir un deuxième studio dans les prochaines semaines pour faire face à la demande.

Le Tribunal de Grande Instance de Brest

Ce dispositif est un gain de temps et d'argent pour la justice. Mais les prévenus n'y perdent-ils pas au change ?


Un détenu insolent coupe la parole au président du Tribunal et se met à dos les magistrats. C'est un comportement que l'on observe dans les audiences de correctionnelle. Mais c'est particulièrement vrai lorsque le détenu assiste à son procès par vidéo.

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Maitre Maxime Colliou est référent de la commission pénale au barreau de Brest : " Certains détenus ont peut - être besoin de la solennité d'un tribunal"

A l'audience, le prévenu est debout à la barre, avec les magistrats en hauteur. En visioconférence, les détenus sont assis, seuls devant un écran, dans une pièce d'une maison d’arrêt. Lorsque le prévenu est physiquement au tribunal, son avocat peut le faire changer de comportement d'un simple geste ou d'un coup d’œil.

" Cela n'engage que moi", précise maitre Colliou mais je pense qu'on perd l'aspect humain qui est le cœur du jugement pénal. On ne juge pas de la même manière quelqu'un qui est là en chair et en os."

Les visioconférences sont utiles pour faire l'économie des extractions judiciaires assurées par l'administration pénitentiaire. C'est un gain de temps et d'argent. Dans un grand nombre de procédures du dossier, purement administratives, leur utilité est saluée par tous. Lors du jugement, la question est plus délicate et différe d'un prévenu à l'autre.

A Quimper, le procureur Thierry Lescouar'ch rappelle que le dispositif est ouvert uniquement aux volontaires. " Presque les 3/4 des prévenus refusent ces visioconférences. Mais celles auxquelles j'ai assisté se sont déroulées dans la parfaite garantie des droits des personnes jugées."

A Brest, le procureur Eric Mathais précise les chiffres pour sa juridiction : entre le 1er mai 2016 à fin décembre 2016, 550 réquisitions d'extraction demandées sur la période, 218 visioconférences proposées, 130 visioconférences acceptées.

Quand à la directrice de la maison d’arrêt de Brest, Catherine Pech, elle annonce qu'une deuxième salle dédiée aux visioconférences va être aménagée...

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