lundi 2 janvier 2017

Mutinerie à la prison de Saintes: "Des colis sont lancés dans la cour tous les jours"

Le jour de la Saint-Sylvestre, les détenus de la maison d'arrêt de Saintes se sont fait livrer par le mur de la cour de nombreux colis pleins de boissons alcoolisées. La situation a très vite dégénéré.

Une mutinerie a éclaté à la maison d'arrêt de Saintes après que les détenus se sont fait livrer des colis plein de boissons alcoolisées, le 31 décembre dernier. Photo d'illustration.

Les détenus voulaient, eux aussi, s'offrir une petite fête de fin d'année.


Une enquête a été ouverte pour dégradation de bien public en réunion, destruction par incendie et rébellion en réunion, après la mutinerie qui a éclaté en fin d'après-midi le 31 décembre à la maison d'arrêt de Saintes (Charente-Maritime), a appris L'Express auprès du parquet de Saintes, confirmant une information de Sud Ouest.

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Les investigations ont été confiées au commissariat de Saintes.

Selon les premiers éléments, c'est pendant leur promenade, commencée à 14h, qu'une quinzaine de détenus se sont fait "livrer" des colis pleins de boissons alcoolisées, de nourriture et vraisemblablement de produits stupéfiants, jetés par-dessus le mur de la cour.

"Ils étaient très alcoolisés"

A la fin de leur promenade, vers 16h45, onze détenus ont refusé de réintégrer leur cellule. "Je l'ai constaté moi-même, ils étaient manifestement très alcoolisés", relate à L'Express Mathieu Auriol, vice-procureur, qui s'est immédiatement rendu sur place. Mais les effectifs de cette petite maison d'arrêt, qui accueille tout au plus une centaine de détenus, ne permettaient pas "d'intervenir sur tant de détenus en même temps", ajoute-t-il.

Vers 17h45, la situation a dégénéré. "Ils ont commencé à casser toutes les caméras de vidéosurveillance de la cour de promenade, puis ont arraché les fils électriques de l'éclairage, et à briser des vitres", nous précise Emmanuel Giraud, délégué régional du syndicat pénitentiaire SNP-FO.

Dégradations et tentative d'incendie

Les détenus, très excités, ont ensuite commencé à saccager "une guérite désaffectée, qui servait à surveiller les détenus dans la cour de promenade", poursuit le surveillant. "C'était très inquiétant parce que juste derrière, on tombe sur un poste de détention. Si les détenus avaient réussi à tout casser et à entrer par là, on se retrouvait avec des détenus ingérables à l'intérieur du bâtiment", s'alarme-t-il.

Les mutins ont également tenté d'incendier un accès à la cour, mais le départ de feu a été rapidement maîtrisé par le personnel pénitentiaire.

Dans un premier temps, le Peloton de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie (PSIG) a sécurisé les alentours de la prison, avant l'arrivée des renforts de l'Equipe régionale d'intervention et de sécurité (ERIS), basée à Bordeaux, l'équivalent régional du GIGN.

Les syndicats demandent des filets de protection

Le calme est revenu vers 21h30. Parmi les "leaders" de la mutinerie, deux ont été transférés à la maison d'arrêt de Draguignan et un troisième a été placé en quartier disciplinaire de la prison de Saintes, précise le vice-procureur.

Les syndicats pénitentiaires se disent préoccupés par la perméabilité de cette maison d'arrêt. En cause, le parking public situé à une dizaine de mètres de la cour de promenade, qui rend possibles les projections par l'extérieur. "Tous les jours, les détenus reçoivent des colis. La dernière fois, c'est une arme qui a été envoyée", déplore Emmanuel Giraud.

Les surveillants demandent la mise en place d'un système de vidéo-surveillance...

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