jeudi 5 janvier 2017

Fleury-Mérogis: deux détenues jugées pour menaces de mort

Deux détenues radicalisées emprisonnées à Fleury-Mérogis seront jugés demain pour menaces de mort à l'encontre du personnel pénitentiaire et de codétenues : ces deux jeunes mères ont perturbé la vie de la nurserie par leur comportement violent et prosélyte, selon plusieurs sources pénitentiaires.

Ces deux femmes djihadistes, âgées de 29 et 35 ans, comparaissent pour menace de mort réitérée, menace réitérée de crime contre les personnes, outrage et menace de crime ou délit à l'encontre du personnel pénitentiaire. Les faits reprochés remontent à octobre et novembre.


A cette époque, les deux détenues étaient incarcérées au sein de la nurserie de la maison d'arrêt des femmes de Fleury, dans l'Essonne, où les mères qui accouchent en prison sont autorisées à vivre avec leur enfant pendant 18 mois et circulent librement.

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Les deux détenues, particulièrement virulentes, ont menacé de mort des surveillantes et des codétenues et de mettre le feu à l'établissement. Les autres mères avaient peur des deux radicalisées et certains enfants ont montré des troubles d'anxiété.

"La nurserie c'est normalement un havre de paix au sein d'une détention. Ces personnes-là sont venues semer le trouble et la violence en son sein. Le fait qu'elles aient enfanté ne les dispense pas de répondre de leurs actes et de leurs paroles", a estimé Marcel Duredon, du syndicat FO-Pénitentiaire de Fleury-Mérogis.

La situation a été jugée assez préoccupante pour que l'enfant de la radicalisée la plus virulente lui soit retiré fin novembre, a précisé une source pénitentiaire. La prisonnière de 35 ans a, depuis, réintégré la détention classique et "fait toujours preuve d'un radicalisme morbide et d'un prosélytisme agressif", en exerçant toutes sortes de pressions pour inciter ses codétenues à la prière, selon elle.

La seconde femme vit toujours dans la nurserie avec son enfant, mais est désormais confinée à sa chambre et effectue ses promenades seule, a raconté la même source.

Les syndicats pénitentiaires ont tiré la sonnette d'alarme en novembre face à l'explosion du nombre de détenues radicalisées dans les prisons françaises. Elles ne sont qu'une trentaine, mais leur nombre a triplé en six mois. Et les retours attendus de centaines de djihadistes en provenance de Syrie apparaissent comme une bombe à retardement.

Face à ce problème, le ministère de la Justice a annoncé en octobre l'ouverture en 2017 d'un quartier d'évaluation de la radicalisation à Fleury et la création de treize quartiers pour femmes au sein de divers établissements.

Le Figaro

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