dimanche 12 mars 2017

Prison de Valence : les deux meneurs de la seconde mutinerie condamnés à cinq ans supplémentaires

Les deux meneurs de la seconde mutinerie de la prison de Valence condamnés à cinq ans de prison supplémentaires. En novembre, ils avaient pris le contrôle d'un bâtiment pendant près de trois heures et l'avaient saccagé. Les dégâts ont été chiffrés à près d'1,7 million d'euros.

Un important dispositif de sécurité avait été déployé pour le procès des deux mutins.

Ils ne sortiront de prison qu'en 2026 et 2038. Deux détenus ont été condamnés vendredi à cinq ans de prison supplémentaires par le tribunal de Valence, pour avoir mené la seconde mutinerie à la prison de Valence.



Le 27 novembre dernier, ils avaient pris les clefs d'un gardien en le menaçant avec un couteau, avant d'ouvrir toutes les cellules et de libérer les 26 détenus du quartier maison centrale, celui des longues peines.

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Et pendant près de trois heures, ils avaient saccagé le bâtiment. Un déchaînement de violence comme un "appel à l'aide" selon les avocats des deux détenus. A l'audience, ils ont fait tourner le débat autour des conditions de détention à la prison de Valence.

"Il n'y a qu'une seule affaire, c'est celle des dysfonctionnements à la prison de Valence" - Maître Guillaume Fort, un des avocats des deux meneurs.

Dans le box, Romain et José, les deux mutins de 33 et 27 ans, reconnaissent les faits. Selon eux, c'était le seul moyen de se faire entendre, pour montrer ce qui se passait à l'intérieur du quartier maison centrale. "Comment se fait-il qu'il y eu une première mutinerie quelques semaines avant ?" demande l'un de leurs cinq avocats. "En vérité, il n'y a qu'une seule affaire, c'est celle des dysfonctionnements à la prison de Valence." Il va même jusqu'à comparer Romain et José à des lanceurs d'alerte. "L'incendie de leurs matelas, c'est une fusée de détresse."

Manque de communication et régime carcéral trop strict selon les détenus

Les détenus racontent leur quotidien, l'enfermement individuel, mal vécu dans cette prison toute neuve. "Ça fait 10 ans que je suis en prison, et je n'ai jamais vu ça" raconte Romain. Il parle d'un régime carcéral trop strict, inadapté aux détenus lourdement condamnés, et d'une administration sourde à toute revendication. "On demandait simplement à ce que ça fonctionne comme une vraie maison centrale" enchaîne José, l'autre meneur de la mutinerie.

"C'est une cocotte minute qui a fini par exploser" - Amid Khallouf, coordinateur sud-est de l'Observatoire International des prisons

"C'est une cocotte minute sous pression qui a fini par exploser", explique Amid Khallouf, coordinateur sud-est de l'Observatoire International des prisons, qui était à l'audience des deux mutins. "Ces détenus ont eux des revendication pacifiques, ils ont fait des courriers à la direction, ils ont refusé de réintégrer leur cellule en signe de protestation... ça c'est traduit par des sanctions disciplinaires et leur parole n'a jamais été écoutée."

Près d'1,7 million d'euros de dégâts dans le bâtiment

Alors le 27 novembre peu avant midi, ils ont cassé toutes les caméras de surveillance à coups de casseroles, balancé les frigos et les machines à laver des étages, incendié des cellules. Les surveillants qui sont entrés dans le bâtiment après la mutinerie parlent de scènes de chaos. Un chaos dont on connaît aujourd'hui le prix : l'avocat du centre pénitentiaire a chiffré les dégâts à 1 696 000 euros. Il faudra encore des semaines voire des mois de travaux pour tout remettre en état.

Depuis la mutinerie, le directeur de la prison a été muté...

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