samedi 17 décembre 2016

Drogue, alcool, cigarettes : l'infirmière ravitaillait les détenus

La femme de 39 ans avait fait passer à la maison d'arrêt des téléphones, des stupéfiants et des denrées. Elle a été placée en détention en attentant son jugement, le mois prochain.


Triste fin de carrière pour une infirmière de la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy.


Cette femme de 39 ans a été interpellée, lundi, au sein de l'établissement, par les enquêteurs du commissariat de Plaisir, en compagnie de trois détenus, âgés de 32 à 48 ans, soupçonnés de bénéficier de ses largesses pour obtenir des téléphones portables, de la résine de cannabis, de l'alcool, de la viande ou de la créatine.

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Prévu hier après-midi, son jugement devant le tribunal correctionnel de Versailles a été renvoyé au mois prochain, en attendant un complément d'enquête. D'ici là, l'infirmière a été placée en détention.

L'affaire a commencé le 16 septembre lorsque les forces de l'ordre ont été averties par l'administration pénitentiaire des soupçons qui pesaient sur cette femme. Les cellules ont été régulièrement fouillées entre septembre et novembre par les surveillants, qui ont mis la main sur deux iPhone, 30 g de résine de cannabis, des pots de Nutella, de l'alcool et des cigarettes, le tout entré illégalement dans la prison.

L'infirmière a été placée sur écoute et les policiers ont rapidement compris qu'elle entretenait une relation avec un détenu. De forte corpulence, cette femme mariée et mère de trois enfants est mal dans sa peau. Elle est sous antidépresseurs depuis quatre mois. « Ses enfants hyperactifs lui ont causé du souci, ce qui a eu pour effet de la fragiliser en affaiblissant ses relations avec son mari », précise son avocate, M e Elodie Vareiro. Cette soignante spécialisée dans l'addictologie travaille depuis trois ans à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy.

Lors de la perquisition menée à son domicile, les fonctionnaires découvrent onze téléphones portables et un morceau de cannabis portant le nom d'un prisonnier. Interrogée, elle explique qu'elle entretient une relation intime avec un détenu et qu'elle lui fournit des objets et du cannabis pour tenter d'améliorer sa situation. Pour tromper la surveillance des gardiens, elle plaquait les objets sur son corps grâce à un film de cellophane.

Elle avait des rendez-vous dans les gares de Saint-Cyr-l'Ecole ou de Fontenay-le-Fleury avec des hommes qui lui remettaient la drogue. Elle recevait aussi des paquets chez elle. Si elle soutient n'avoir retiré aucun bénéfice de ces agissements, les renseignements recueillis par la police indiquent que des téléphones haut de gamme étaient revendus dans la prison pour 400 € de plus que leur valeur.

L'infirmière précise qu'elle avait l'intention de refaire sa vie avec le détenu dont elle dit être tombée amoureuse. Mais elle confie qu'elle avait récemment décidé de mettre fin à ces pratiques car ce dernier subissait des pressions d'autres prisonniers qui voulaient qu'elle leur fournisse aussi des marchandises interdites. « C'est la première fois de ma vie que je commets un délit, insiste-t-elle. J'ai été manipulée, utilisée et salie. J'ai eu des sentiments, mais je suis incapable de m'expliquer comment c'est arrivé ».

Le détenu cher à son cœur a nié pendant toute la durée de sa garde à vue avant de passer aux aveux. Déjà condamné à 17 reprises, il purge actuellement une peine de trois ans de prison pour trafic de stupéfiants. Les deux autres prisonniers mis en cause, également multirécidivistes, ont nié toute implication dans le trafic.

Le Parisien

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