lundi 12 décembre 2016

Altercation avec un surveillant d'Argentan : un an de prison supplémentaire

Un détenu âgé de 23 ans a été condamné à un an de prison ferme pour avoir, la veille, frappé un surveillant pénitentiaire.

(Photo d'illustration Le journal de l'Orne).

Jugé selon la procédure de comparution immédiate, un détenu âgé de 23 ans a été condamné, mercredi 30 novembre 2016, au tribunal correctionnel d’Argentan, à un an de prison ferme pour avoir frappé un surveillant pénitentiaire.


Le détenu, visiblement blessé suite à cette altercation, se présente devant le tribunal une grosse ecchymose à l’oeil gauche, un pansement sous l’oreille droite et une attelle à l’avant-bras.

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Il comparaît pour violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique suivie d’une incapacité de temporaire de travail de 3 jours.

Récidive

S’ajoute à cela l’état de récidive pour avoir été condamné en 2015 pour des faits de violence en réunion.

Les faits reprochés ont eu lieu mardi 29 novembre, en fin de matinée, au centre détention. La victime, un surveillant, commençait à faire la fermeture de l’étage où se trouvait le détenu. Il devait verrouiller l’office où se regroupent les détenus pour cuisiner.

Au moment où il fermait la porte, le prévenu serait arrivé en courant pour dire qu’une casserole d’eau était restée sur la plaque chauffante. Les deux hommes avaient déjà eu des mots quelque temps plus tôt. Le surveillant lui aurait fait la remarque qu’il ne sert à rien de faire des conflits quand cela a dégénéré.

Les versions diffèrent

Seulement, les deux versions diffèrent. Le surveillant a expliqué qu’il avait été agrippé par le col une fois la porte ouverte. Il aurait ensuite reçu un coup de poing puis aurait été de plus en plus malmené au moment où il essayait de l’immobiliser.

« Je ressortais de ma cellule, je lui ai gentiment demandé de récupérer ma casserole » a quant à lui expliqué le prévenu.

« Il a voulu me mettre de côté pour que je reste dans l’office, je ne sais pas s’il faisait ça pour me provoquer », a-t-il ajouté reconnaissant qu’il a donné un premier coup de poing.

« J’ai plus visé son épaule que sa tête. Il a commencé à me bousculer, je ne vous cache pas que je l’ai bousculé aussi. Après c’était une pluie de coups. J’ai saigné du nez, les marques je ne peux pas les inventer. Je n’ai pas fait ça tout seul ! »

ITT de trois jours

Le certificat médical, délivré pour le surveillant, fait état de douleurs à l’épaule, au dos, à la cuisse et une interruption temporaire de travail de trois jours.

Concernant le prévenu, l’attelle à l’avant-bras s’explique par une fracture de l’index. « Quand ils m’ont menotté pour m’emmener au quartier disciplinaire ! », a précisé le prévenu.

Me Legot, avocate du surveillant pénitentiaire, a demandé 800 € de dommages et intérêts.

« Je suis un peu atterrée de la version de plus en plus farfelue et incohérente qu’il nous donne. Cela ne s’est pas passé comme il le dit. Il l’a agrippé puis lui a enfoncé son poing dans la mâchoire. Quand il s’est aperçu qu’il avait perdu son alarme, il a fait appeler les autres surveillants en renfort. Il a fait les gestes qu’il faut, il résistait avec violence quand il a été menotté ».

Les violences en milieu carcéral toujours sanctionnées

« Nous sommes à nouveau réunis en comparution immédiate pour des violences en milieu carcéral. Le parquet ne baissera jamais la garde, il y aura toujours des sanctions », a d’emblée déclaré le procureur de la République.

« La remarque du surveillant ne lui a pas plu. Il est impulsif, quand on lui parle mal, il agit par la violence. C’est un jeune qui commence à présenter un profil inquiétant », a-t-il ajouté faisant référence à son casier judiciaire et au fait que le détenu purge actuellement une peine pour violence.

« C’est le parcours d’un jeune à la dérive ». Il a requis 18 mois de prison ferme et un mandat de dépôt.

« Une pure hypothèse »

Pour Me Goelau, avocate du prévenu, cela ne justifie pas une peine de 18 mois.

« On part d’une pure hypothèse, on peut retenir celle du surveillant mais on peut aussi juger sur les faits.

Comment des gestes techniques du surveillant peuvent aboutir à un cocard ? Il se présente dans un état qui ne correspond pas aux gestes, il a une attelle, il a saigné du nez. Son visage est là pour témoigner que cela ne s’est pas passé comme cela a été dit ».

Eu égard « aux zones d’ombre », elle a demandé une réduction de la peine demandée.
Le tribunal a finalement condamné Farid A. à une peine de 12 mois de prison ferme et mandat de dépôt. Il devra verser 800 € de dommages et intérêts au surveillant en réparation de son préjudice moral.

Journal de l'Orne

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