Depuis la crise bancaire de 2008, la justice islandaise se montre très sévère envers les criminels en col blanc.
Même si leurs conditions de détention, dans une prison « ouverte », sont bien loin du bagne.
C’est une prison sans murs ni barreaux, perdue à plus de deux heures de route au nord de Reykjavik. Située au pied du Snæfellsjökull – l’un des plus beaux volcans d’Islande –, Kviabryggja ressemble en fait surtout à une simple ferme installée au milieu d’un terrain de 35 hectares.
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Plantée dans un paysage spectaculaire au bord de l’océan, cette « prison ouverte » abrite dans deux bâtiments vingt-deux détenus, dont certains sont des célébrités locales. Kviabryggja est en effet devenue, depuis la crise bancaire de 2008, la « prison des banquiers », celle où sont envoyées la plupart des stars déchues de la finance.
En tout, une quarantaine de financiers – presque exclusivement des hommes – ont déjà été condamnés par la justice islandaise pour avoir spéculé frauduleusement, puis mis l’économie de l’île à terre, un cas unique dans le monde.
Et les procès continuent : deux dirigeants de l’ex-Glitnir – une des trois principales banques avant la crise – ont été condamnés, le 24 novembre, à douze et à vingt-quatre mois de prison.
Recruté pour enquêter spécialement sur les banquiers, le procureur Olafur Hauksson mène encore des investigations dans cinq dossiers, qu’il espère clôturer d’ici à la fin de l’année, plus de huit ans après l’éclatement de la bulle. « Il faudra ensuite les juger, ce qui peut prendre encore des années », explique-t-il.
Ordinateur, golf et cigares
Quand ils sont condamnés à de la prison ferme, les anciens banquiers peuvent compter sur la qualité du modèle pénitentiaire scandinave...
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