Jordan, 20 ans, a été condamné à un an de prison pour trafic de stupéfiants. Ce jeune homme "atypique" a affirmé vouloir s'en sortir et mettre à profit son année d'incarcération pour préparer son avenir.
«Franchement, je vous remercie.» C'est dans ces termes que Jordan, 20 ans, s'est adressé à la présidente du tribunal correctionnel de Toulon alors qu'elle venait de prononcer une peine d'un an d'emprisonnement avec maintien en détention à son encontre.
Et c'est surtout sans ironie que le jeune homme a réagi à sa condamnation pour trafic de stupéfiants. "J'ai pris le risque d'aller vendre des stups, j'accepte la sanction et je n'ai pas d'excuses."
POSTULER POUR DEALER
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Le 23 novembre, il est tombé dans les mailles du filet policier alors qu'il était entrain de "charbonner" dans une coursive d'un bâtiment à Pontcarral.
Dans son sac porté en bandoulière, les enquêteurs ont trouvé 63 g d'herbe en sachets et 149 g de résine de cannabis. Lors du jugement en comparution immédiate, la présidente a cherché à savoir comment cet homme, venu de région parisienne depuis peu, s'est retrouvé à dealer dans la cité toulonnaise.
"Je savais qu'il y avait du trafic à Pontcarral et j'ai postulé."
Vite recruté, vite en action, Jordan a ses raisons. "Je suis sorti de prison en août et je n'ai absolument pas préparé ma sortie. J'ai trouvé la voie de la facilité. Quand on s'y prend mal, on en assume les conséquences...".
Sans activité, sans logement et sans famille, ce grand jeune homme s'exprime avec une certaine aisance. Hors du contexte d'un passage à la barre du tribunal, on pourrait le croire étudiant. D'ailleurs, il revendique le droit de s'en sortir. De prouver qu'il est un homme bien. "Je n'ai pas envie d'être un délinquant toute ma vie!"
SUICIDE DE DEUX FRÈRES
Son parcours personnel est chaotique. Depuis l'enfance, il a été trimbalé de foyer en foyer. "Cela se passait mal." À 20 ans, il n'a plus vu ses parents depuis dix ans. Dix longues années ponctuées d'actes de délinquance.
Il a accumulé huit condamnations prononcées par le tribunal pour enfants (violences, extorsion, vol, usage de stupéfiants…) et quatre devant la juridiction des majeurs. Sa bouffée d'oxygène, il l'a trouvée dans le sport. Dans un centre de formation de football en Bretagne.
"Je me préparais à devenir footballeur professionnel." Le cannabis, la coke et l'héroïne… Ses pansements psychologiques pour oublier son histoire familiale ont stoppé net son ascension.
"Ce n'est pas fini. J'ai encore une chance si j'arrête d'avoir ce comportement." Un comportement destructeur qui lui a aussi enlevé deux de ses frères. Tous les deux se sont suicidés, dont l'un juste à côté de lui. En prison. Dans la cellule voisine.
Jordan, ses vingt ans et son casier judiciaire noirci de douze mentions est une "personnalité atypique", a relevé Me Cécile Lagier, son avocate...
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