lundi 5 décembre 2016

St Maur - Gardiens de prison face à face au tribunal

Un surveillant de la maison centrale a été condamné mais dispensé de peine pour avoir malmené un jeune stagiaire à la personnalité complexe.

Deux surveillants de prison opposés au tribunal : l'affaire est peu banale. - Deux surveillants de prison opposés au tribunal : l'affaire est peu banale. - (Photo archives NR)

D'un côté, un jeune homme de 23 ans, décrit comme sûr de lui, tout juste sorti de l'école avec de « brillants » résultats et qui n'hésite pas à remettre en cause les méthodes de ses collègues.



« Je voulais bousculer les habitudes, déclarera-t-il à la barre, je ne rentrais pas dans le moule. »

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De l'autre, un chef d'équipe de 52 ans, expérimenté et ancien militaire, qui peut parfois « manquer de finesse », selon son avocat, mais qui refuse de laisser passer les « erreurs » commises par son cadet, qui plus est s'il ne les assume pas.

Durant plusieurs mois, l'un et l'autre ont cohabité jusqu'à ce que le stagiaire émettent des velléités de changer d'équipe, ses collègues le pressant aussitôt de le faire rapidement.

Ce matin du 14 février 2016, à l'heure de la prise de service, le sujet est remis sur la table et les esprits s'échauffent dans le vestiaire. Le prévenu s'en prend physiquement au jeune homme. Les versions divergent.

Selon la partie civile, représentée par Me Pautureau de Miran, la victime a reçu deux gifles puis un coup de poing dans le sternum. « Inadmissible de la part d'un " gradé " », tonne-t-elle.

Selon Me Tayon, qui intervient aux intérêts de la défense, son client a saisi le stagiaire par le col et l'a plaqué contre un placard. Rien de plus. « De l'appréciation générale, adresse l'avocat à la victime, vous avez une tendance à l'affabulation voire à la mythomanie. » Mais ni un certificat médical brandi par les uns, ni les témoignages évoqués par les autres ne permettent de faire toute la lumière sur ces faits.

Climat tendu à l'audience

Le climat de l'audience est tendu. « Mon client a été agressé par un supérieur. A son retour, on l'a traité de " balance " car il a osé dire les choses au milieu de cette grande muette et porter plainte. »

La victime a été arrêtée par son médecin et n'a toujours pas repris le travail, malgré une proposition de mutation.

Les échanges entre Laetitia Biardeau-Schwok, substitut du procureur, et Brice Tayon sont également vifs. Le parquet penche pour la version de la victime.

« Il y a des fonctions qui demandent une certaine exemplarité, assène la magistrate. Et quand bien même il y a des contrariétés ou des dysfonctionnements, ils n'ont pas vocation à être réglés par la violence. […] Je demande un mois de prison avec sursis. »

L'avocat de la défense s'en offusque et réclame une dispense de peine. « Je rappelle que mon client a été suspendu quatre mois par son administration à la suite de cette affaire. » Il sera entendu par le tribunal et son président, Olivier Bataillé.

La Nouvelle République

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