lundi 5 décembre 2016

EXCLUSIF. Fleury-Mérogis : un campus pour former les surveillants de prison contre la radicalisation

Le dossier est encore confidentiel. Mais un campus dédié à la formation continue en matière de sécurité pour les surveillants pénitentiaires verra le jour dans quelques années à Fleury-Mérogis.


Il fait partie d’un projet national global lancé le 25 octobre par le ministère de la Justice afin de « lutter contre la radicalisation violente » en milieu carcéral.


« Nous ne voulons pas communiquer sur le sujet », annonce pour l’instant le cabinet de Jean-Jacques Urvoas, le garde des Sceaux.

Liens commerciaux :



Il faut dire qu’il a récupéré les résultats de l’étude lancée auprès des architectes de l’agence publique pour l’immobilier de la justice il y a seulement une semaine. Mais ce document que nous nous sommes procuré permet déjà d’esquisser les contours du projet.

L’appel d’offre doit être lancé avant le 31 décembre prochain. Pour un dépôt du permis de construire en juin 2017 et une construction à l’horizon 2018-2019. Si Agen (Lot-et-Garonne) accueillera toujours l’école qui forme les surveillants pénitentiaires français, ce nouveau campus sera le lieu où ils se perfectionneront


En haut à gauche, sur l’esplanade d’herbe située face au centre de jeunes détenus de Fleury, on voit la parcelle qui doit accueillir ce futur campus des surveillants pénitentiaires pour répondre à la radicalisation en prison. (LP/F.L.)

- Des logements et un pôle transféré de Fresnes. Ce centre de formation novateur comprendra quatre bâtiments flambants neufs qui seront construits sur un terrain de 10 ha, situé en face de l’actuel centre des jeunes détenus de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. A côté, une résidence comprenant 105 logements de formateurs permanents et d’agents ponctuellements acueillis à Fleury va également être érigée. Enfin, une dernière bâtisse sera rénovée afin de recevoir le pôle d’extraction judiciaire, transféré depuis Fresnes (Val-de-Marne) où il occupe actuellement des locaux vétustes. En tout, 150 agents venus de Fresnes et 100 de Fleury-Mérogis vont déménager en ce lieu.


Vue aérienne de la parcelle de 10 ha située à côté de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis qui sera consacrée aux quatre principaux bâtiments du campus qui seront construits, en plus de la résidence de 105 logements et des locaux réaménagés pour accueillir le pôle d’extraction judiciaire. (DR)

- Un enseignement novateur pour des milliers d’agents. Chaque année à partir de 2019, plusieurs milliers de surveillants venus de tout l’Hexagone vont profiter de cours théoriques et pratiques pour lutter contre la radicalisation en prison dans le bâtiment principal du centre de formation.

Ce sera le seul endroit proposant ce type d’enseignement en France. Si le contenu et la durée des cours n’ont pas encore été clairement définis, ils répondent à un besoin réel des agents. « Face à ces comportements de détenus, pour l’instant on alimente notre connaissance et celle de nos collègues par notre vécu quotidien », indique Marcel Duredon, résponsable syndical FO-pénitentiaire de l’Essonne.

La bâtisse dédiée à ces enseignements à la sécurité bénéficiera d’un étage sur une emprise de 2500m² au sol.

- Base de vie des équipes d’intervention. A côté des lieux d’enseignement se trouvera la base des « Eris de Paris », les équipes régionales d’intervention et de sécurité (sorte de GIGN de la pénitentiaire, chargé des interventions). Cette structure sera le lieu de vie de tous les agents franciliens. Ils sont une soixantaine aujourd’hui et devraient bientôt être 80. Dans les locaux de 2300m², un espace accueillera un parcours du combattant, offrant des mises en situation. Une salle de musculation jouxtera cette pièce. Des véhicules d’intervention seront aussi stationnés dans un garage aménagé.


Le futur centre de formation dédié à la sécurité pénitentiaire vient d’être détaillé par l’agence publique pour l’immobilier de la justice. Le cabinet d’architecte prévoit notamment quatre bâtiment neufs à Fleury-Mérogis pour ce campus novateurs qui permettra de lutter contre la violence en prison et la radicalisation des détenus. DR.

- Un centre cynotechnique à la pointe. Le centre cynotechnique abritera les brigades canines de la pénitentaire chargées de détecter les explosifs et les produits stupéfiants. Ce sera le lieu de vie de ces équipes pour toute l’Ile-de-France et le centre de formation spécifique pour la France entière, même si un autre pôle existe à Toulouse. Près de 2500m² d’espaces extérieurs, incluant un dépôt d’explosifs sont prévus pour les séances d’entraînement des chiens.

- Six pas de tir et une sécurité renforcée. Enfin, un centre de tir a été prévu sur près de 1000m². Il comprendra six pas de tir, sur une longueur maximale de 50m. « On aurait aimé au moins dix pas de tir, pour répondre à la demande des personnels de Fleury qui jusque là s’entraînent dans des structures extérieures », regrette le responsable syndical FO-pénitentiaire.

Cet ensemble de bâtiments, dont l’emplacement définitif sur la parcelle n’est pas encore acquis, sera doublement sécurisé...

Lire la suite sur le Parisien

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...