dimanche 11 décembre 2016

Villepinte : quand les surveillants de prison reçoivent les honneurs

Garde-à-vous, Marseillaise et chant pénitentiaire. L’ambiance était des plus solennelles dans le gymnase de la prison de Villepinte vendredi matin, pour une cérémonie… tout à fait inhabituelle.


En ces temps de surporpulation carcérale record (plus de 1 100 détenus pour… 587 places) la directrice Léa Poplin a tenu à mettre à l’honneur ceux qui permettent au quotidien à l’établissement de tourner.


Ils sont dix-sept à être distingués. Par leur courage et leur sang-froid, ils ont sauvé un détenu, éteint un incendie, empêché un suicide, arrêté un prisonnier qui voulait s’évader sur le chemin de l’hôpital…

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Aucun ne s’épanche mais les sourires émus en disent long. Pour les surveillants non plus, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. À Villepinte, c’est une agression tous les quatre jours. Soixante-seize agents ont demandé la protection statutaire en 2016.

Cette année, le sous-effectif a pesé, avec seulement 15 premiers surveillants pour un effectif théorique de 23. Et ici, le turn-over est vertigineux : deux agents sur trois ont moins de deux ans d’ancienneté. « Vous devez être fiers de faire ce métier », assure Laurent Ridel, directeur interrégional de l’administration pénitentiaire.

« La route est encore ardue mais chaque jour Villepinte reprend ses droits », lance fièrement Léa Poplin. En un an, la directrice a fait déménager tous les détenus, pour réorganiser les bâtiments. Il fallait en libérer un pour le module Respecto, qui accueille depuis septembre près de 200 détenus engagés dans un programme d’activités.

Jamais autant de fouilles et saisies n’ont eu lieu qu’en 2016. Dans cet équilibre fragile, l’absentéisme a diminué au sein du personnel, souligne la directrice.

« Nous subissons des profils lourds et difficiles mais nous savons gérer », explique-t-elle devant une salle conquise. Outre les familles des distingués, il y a là des représentants de la Protection judiciaire de la jeunesse, de l’hôpital, magistrats, policiers, élus…

Bien que recluse derrière ses miradors et barbelés, la prison ne fonctionne pas en vase clos. Alors les hommages, avec distribution d’hortensias blancs et petits cadeaux, sont allés aussi aux partenaires. Une infirmière du service médical, un agent administratif qui affiche une carrière de 23 ans, des magistrats — dont le président du tribunal de grande instance, salué pour son implication. Trois ont reçu la médaille d’honneur du ministère de la Justice.

Repères

198 % de suroccupation chez les majeurs, avec plus de 1100 détenus en novembre pour une capacité de 587 places.

165 % de suroccupation en moyenne en Ile-de-France (statistiques de novembre 2016) : 195 % à Fresnes (Val-de-Marne) ; 176 % à Nanterre (Hauts-de-Seine) ; 149 % à Bois-d’Arcy (Yvelines)…

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